Argumenter, montrer et se faire montrer les limites, se disputer et se réconcilier ensuite, ce sont des processus tout à fait normaux auxquels un enfant est confronté quotidiennement. En revanche, le harcèlement n’est pas un conflit normal. Lorsqu’un ou plusieurs élèves s’en prennent stratégiquement à un ou plusieurs enfants pendant plusieurs semaines, mois ou même années et que les moqueries et les agressions physiques se répètent, on parle alors de harcèlement ou d’intimidation.
Le harcèlement direct peut se dérouler au niveau physique ou verbal. Au niveau verbal, il s’agit surtout de moqueries et de commentaires haineux. L’enfant harcelé est ridiculisé et rabaissé verbalement. Mais l’intimidation peut également avoir lieu au niveau physique. La victime choisie se fait par exemple régulièrement cracher dessus, pousser ou frapper. L’enfant n’est pas le seul à être victime de harcèlement : ses effets personnels, comme les cahiers, les stylos, la calculatrice ou le sac à dos, sont cassés afin de nuire à l’enfant.
Le harcèlement indirect consiste en grande partie à exclure l’enfant ou à ternir sa réputation. Dans le dos de la victime, on dit du mal d’elle et des rumeurs sont lancées.
À cela s’ajoute le niveau virtuel qui se confond avec l’école et la vie privée des élèves et qui peut avoir des répercussions très importantes. Sur Internet, les élèves se réunissent en groupes sur différents réseaux sociaux, sur lesquels même les jeunes élèves se rendent déjà aujourd’hui. Ils profitent de l’anonymat derrière les écrans pour transmettre des commentaires et des insultes à la victime. Des photos retouchées de la victime sont diffusées sur Internet, des messages haineux sont envoyés et de graves atteintes à la réputation sont activement commises.
Quelles sont les causes du harcèlement ?
Il faut d’abord préciser une chose : la faute n’incombe jamais à l’enfant harcelé et, en principe, chaque enfant peut devenir une victime. Pendant la phase d’exploration, les enfants agressifs qui cherchent une victime testent auprès de plusieurs camarades de classe jusqu’où ils peuvent aller. Ils commencent par de petites agressions et si celles-ci ne sont pas suivies de réactions, les agresseurs deviennent de plus en plus entreprenants et impitoyables.
Les enfants qui sont de nature plutôt bienveillante, qui ont le cœur sur la main et qui font preuve de beaucoup d’empathie envers leurs camarades de classe, se retrouvent plus rapidement dans le rôle de victime que les autres. Ils se tiennent en retrait, sont timides et se laissent plus facilement manipuler. Cette bonté et cette gentillesse sont interprétées à tort par l’agresseur comme une faiblesse, ce qui entraîne une multiplication des attaques.
Dans de nombreux cas, un climat de classe déséquilibré est à la base du harcèlement. Lorsque les structures sociales au sein de la classe ne sont pas équilibrées, cela attise les comportements extrêmes. Un déséquilibre émotionnel de l’agresseur, qui devient le harceleur, peut également être à l’origine des agressions. Par exemple, un manque de confiance en soi est masqué par un comportement agressif de la part de l’agresseur. Il n’est pas rare que des problèmes familiaux soient à l’origine du déséquilibre émotionnel de l’agresseur. La colère, la frustration et la peur accumulées alimentent le comportement agressif. Les enfants qui sont victimes dans leur vie personnelle et qui subissent par exemple des abus, veulent ressentir le pouvoir ailleurs et harcèlent donc leurs camarades de classe.
Ces circonstances auxquelles l’agresseur peut être confronté ne constituent pas une excuse pour son comportement, car un élève qui harcèle exerce une violence qui peut causer des dommages très importants.
L’explication des causes recèle toutefois la possibilité de lutter contre le harcèlement. L’enfant harcelé doit bien entendu être soutenu activement, mais l’agresseur doit lui aussi, dans la plupart des cas, faire face à des problèmes. Si tous les membres de l’entourage sont sensibilisés, il est possible non seulement de renforcer la victime et de l’empêcher de subir d’autres attaques, mais aussi d’aider l’agresseur à retrouver un équilibre émotionnel et de prévenir ainsi le harcèlement à l’avenir. La santé d’un enfant doit être une priorité, qu’il soit du côté de la victime ou de l’agresseur.
Comment savoir si un enfant est victime de harcèlement ?
Dans la plupart des cas, le harcèlement n’est pas complètement caché. Les camarades de classe ou les personnes présentes sont tout à fait conscients des agressions. Mais les attaques ont généralement lieu lorsque la victime ne peut pas être protégée activement par un adulte. Par exemple, dans les toilettes de l’école, après la fin des cours sur le chemin du retour, pendant les pauses ou via Internet.
Un problème majeur réside dans le fait qu’une victime de harcèlement ne demande généralement pas d’aide. Elle a honte de sa position, a peur, est rongée par la culpabilité ou subit un chantage. De nombreuses victimes pensent qu’elles ont mérité les attaques et souffrent de leur manque de confiance en elles.
C’est pourquoi il est particulièrement important, en tant que personne de référence d’un enfant, d’être sensible et de remettre en question les changements. Les enfants victimes de harcèlement à l’école présentent souvent des blessures qu’ils ne peuvent pas expliquer. Ils sont irritables, s’isolent de leurs camarades et perdent l’envie de vivre. Souvent, ils essaient aussi de se cacher de la réalité en se réfugiant dans des mondes de rêve ou des jeux informatiques.
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Les conséquences du harcèlement moral sont graves
Les agressions physiques se produisent certes, mais dans la plupart des cas, elles ne sont pas liées à des conséquences pour la santé. Il est rare qu’une bousculade soit si forte que l’enfant harcelé se blesse sérieusement. Après tout, l’agresseur souhaite que sa victime lui reste fidèle le plus longtemps possible. Bien plus souvent, les effets sont de nature psychique et se reflètent plutôt indirectement dans le corps.
En premier lieu, le harcèlement provoque surtout du stress chez l’enfant harcelé. L’école est un lieu que la victime ne peut pas éviter. Bien entendu, le harcèlement n’existe pas seulement à l’école. Les clubs de sport ou les groupes de jeunes sont aussi régulièrement le théâtre d’agressions. Il est toutefois plus facile pour l’enfant de sortir et d’éviter ainsi le lieu de l’agression.
Il en va autrement à l’école. Un enfant victime de harcèlement sait qu’il ne peut pas éviter d’aller à l’école. La charge psychique entraîne par exemple de l’insécurité, de la nervosité, des difficultés de concentration, des troubles du sommeil, des troubles alimentaires ou une baisse de la confiance en soi. Il ne faut pas non plus oublier que le harcèlement peut survenir à tout âge. De l’école primaire au lieu de travail, à chaque âge et à chaque étape de la vie, une personne est confrontée à d’éventuelles attaques. Chez les jeunes enfants, les agressions peuvent intervenir de manière perfide dans le développement du caractère.
Si les parents remarquent que leur enfant est harcelé à l’école, ils doivent donc agir immédiatement. Le plus tôt sera le mieux ! Sur le plan physique, les enfants victimes de harcèlement souffrent souvent de maux de tête ou de maux de ventre. Ils ont des blocages, car leur âme tente par tous les moyens d’éviter le lieu de l’horreur.
Les conséquences du harcèlement sont souvent extrêmement graves ! De nombreux enfants victimes d’intimidation à l’école s’infligent des blessures ou font même des tentatives de suicide. Ce qui commence de manière relativement anodine par des moqueries à l’école peut modifier considérablement la vie d’un enfant et même, dans le pire des cas, entraîner sa mort. Même si cet extrême n’est pas atteint, les dommages psychologiques peuvent durer toute la vie.
Que peut-on faire contre le harcèlement ?
Si vous soupçonnez que votre enfant est victime de harcèlement, vous devriez dans tous les cas agir le plus rapidement possible. Voici quelques possibilités qui peuvent parfois aboutir en peu de temps :
En tant que parents :
- Tout d’abord, il est important que vous renforciez la relation de confiance avec votre enfant. Prenez ses remarques au sérieux et faites preuve de compréhension à son égard. Les enfants victimes de harcèlement ont très souvent honte de leur position. Ils pensent qu’ils méritent le comportement de leur agresseur et qu’ils l’ont eux-mêmes provoqué. En tant que parents, vous pouvez surmonter cette honte en encourageant activement votre enfant.
- Essayez d’obtenir le plus d’informations possible sur ce qui se passe. Quand les agressions ont-elles lieu, par qui et sous quelle forme ?
- Avec votre enfant, vous pouvez travailler sur le renforcement de sa confiance en soi. Trouvez des loisirs que votre enfant aime. De cette manière, vous créez des lieux de retraite où votre enfant peut également nouer de nouveaux contacts sociaux. Les amis apportent un soutien et aident votre enfant à sortir de sa position d’harcelé
- Les mesures contre le harcèlement doivent bien entendu aussi être prises à l’école. Cherchez le dialogue avec les enseignants, les parents des autres élèves et la direction de l’école. Ensemble, vous devez mettre en place ou développer un système à l’école qui empêche et prévient le harcèlement. Les parents des autres élèves peuvent travailler ensemble à l’amélioration du climat de la classe.
- Les enfants et les adultes de tout l’environnement doivent être sensibilisés, car le civisme doit être mis en œuvre dès le plus jeune âge. Le comportement de l’entourage a un grand impact sur le harcèlement, car les comportements remarquables peuvent être stoppés par des camarades de classe et des enseignants courageux.
En tant qu’enfant :
- Votre enfant peut jouer avec vous des scénarios auxquels il est exposé dans sa vie quotidienne. De cette manière, vous pouvez vous entraîner de manière ciblée à faire face à ses agresseurs.
- Entraînez-vous à être sûr de vous. La plupart des attaques peuvent être évitées si l’on fait face à l’agresseur avec assurance dès le début et si l’on ne se laisse pas intimider. Les harceleurs choisissent pour leurs attaques des personnes qui leur causeront le moins de problèmes possible. Beaucoup de ces processus se déroulent au niveau du subconscient. Les enfants sûrs d’eux qui réagissent déjà à des agressions mineures sont donc généralement éliminés pendant la phase d’exploration.
- Trouver des passions et des amis. Si votre enfant a une passion sur lequel il peut compter, il n’est plus considéré comme un marginal. Il trouve un soutien et traverse le quotidien avec plus de force.
- Si la dynamique de l’école actuelle s’est déjà tellement enracinée qu’elle ne peut plus être brisée, un changement d’école devrait tout à fait être envisagé. Vous pouvez essayer une école Montessori. Un nouveau départ offre la possibilité d’étouffer des comportements dangereux et d’adopter une autre position dans la nouvelle classe.
Conclusion
Le harcèlement moral est une chose à laquelle chacun d’entre nous peut être exposé au cours de sa vie. La faute n’incombe jamais à la victime et les causes de l’intimidation peuvent généralement être trouvées dans le déséquilibre de la dynamique de la classe ou de l’agresseur.
Qu’il y ait ou non suspicion de harcèlement, vous devriez aborder ce sujet avec votre enfant. De cette manière, vous le sensibiliserez à la problématique. Il s’agit déjà d’un premier pas dans la bonne direction, car si le harcèlement est évité dès le début, les conséquences à long terme peuvent généralement être évitées.
Si, en tant que parents, vous vous rendez compte que votre enfant est victime de harcèlement, vous devez agir le plus rapidement possible. Prenez au sérieux l’ampleur et les conséquences du harcèlement, même si les attaques peuvent paraître anodines au premier abord. Car l’intimidation est un problème plus fréquent qu’on ne le pense et qui plonge de nombreux enfants dans une grande souffrance.
